Ce cours s'intéressera aux représentations des mères, et de la maternité, dans le théâtre occidental, depuis l'Antiquité jusqu'au XXe siècle. La "mère", est d'abord un rôle social genré, associé à une série de devoirs, notamment vis-à-vis de ses enfants, et à un espace domestique restreint (la maison), dont la place en Occident a varié. Elle est ensuite un objet de fantasmes, et de représentations normées et codifiées, de la mater familias romaine à la Vierge Marie, jusqu'à la "bonne" mère naturalisée par le XIXème siècle. Le théâtre, en mettant en scène des femmes qui embrassent ou au contraire rejettent ce rôle social et les limites qu'il leur impose, permet ainsi de questionner ces représentations, pour en montrer parfois les limites, ou au contraire les renforcer. Qu'elles tuent, qu'elles fassent rire, qu'elles pleurent, qu'elles meurent les mères sont ainsi conçues en rapport avec : que ce soit avec leur mari, figure du père auquel elles s'opposent souvent, ou avec leurs enfants (souvent d'une manière également genrée, puisque le rapport au fils n'est pas le rapport à la fille), ce que le dialogue et la dramaturgie met en scène de manière diverse selon les auteurs. En étudiant de manière comparatiste tant la dramaturgie que les représentations véhiculée par les pièces, le cours permettra ainsi d'introduire une approche d'études de genre, tout en permettant un survol global de l'évolution du genre théâtral, dans diverses pays et traditions littéraires.
Œuvres au programme :
- Extraits distribués au début du cours.
Lecture critique conseillée : Nicole Loraux, Les mères en deuil, seuil, 1990
- Enseignant: Lacombe Elisabeth