Simultanément associé à l’expérience, au sentiment et à la pensée, le dessin constitue un champ de recherche tant pour les artistes que pour les critiques. Si le champ du dessin a historiquement coïncidé avec l’essor de l’histoire de l’art (Vasari, Dolce), durant le modernisme artistique, il s’est institué comme un véritable point aveugle de théorie/critique. Depuis une trentaine d’années, on assiste à la publication d’essais qui pallient ce manque. S’il conviendra d’éclaircir les raisons de ce retour, l’on tentera de répondre à une série de questions : pourquoi le dessin eut-il le primat sur la couleur au XVIIème siècle, quel est le rapport de Cézanne à l’esquisse ? Pourquoi Greenberg n’écrivit-il pas sur le dessin ? Pourquoi Griselda Pollock présenta-t-elle le dessin comme un art féministe ? Pourquoi la documenta 14 a-t-elle extensivement exposé du dessin ?
Le séminaire se propose de répondre à ces questions dans une perspective chronologique afin d’étudier les grandes idées qui ont informé la pensée du dessin, de la Renaissance à nos jours, et la mobilisent aujourd’hui - une recontexualisation indispensable à la pratique artistique. Il reposera sur la participation active des étudiant.e.s lors de différentes séances au Frac Picardie, afin de mener le projet d’une anthologie collective de texte critiques sur le dessin du second vingtième siècle à nos jours. Un partiel permettra d’évaluer l’acquisition des connaissances.
- Teacher: Schutz Marine