Les processus de patrimonialisation n’ont cessé de se développer en Europe depuis la Révolution Française, englobant aujourd’hui des catégories toujours plus vastes de biens matériels et immatériels qui tout à la fois se rapportent à des lieux précis et s’inscrivent dans des espaces mondialisés (tel ceux du tourisme par exemple). Mais qu’entend-on au juste par patrimoine ? S’agit-il d’une catégorie universelle ? Quelles opérations sont à l’origine de sa construction? Le cours s’intéressera à la “fabrique” contemporaine du patrimoine à partir d’analyses de cas visant à mettre en évidence la diversité des contextes, des échelles et des enjeux dans lesquelles certains biens - monuments, lieux, objets, pratiques, etc - en viennent à faire l’objet d’un traitement particulier du fait des valeurs spécifiques (mémorielles, exemplaires, historiques… ) qui leurs sont conférées. La notion de patrimoine culturel immatériel (PCI)et son développement à partir de la convention de l’UNESCO de 2003 (Sauvegarde du PCI) sera également présentée à partir d’exemples récents. On s’interrogera aussi sur le rôle de l’anthropologie dans la reconfiguration des champs patrimoniaux contemporains, posant par là la question des liens entre engagement et distanciation dans les sciences sociales.
BABELON Jean-Pierre et CHASTEL André, La notion de patrimoine, Paris, Liana Lévi, 2008 – BORTOLOTTO, Chiara (dir.), Le patrimoine culturel immatériel. Enjeu d’une nouvelle catégorie, 2011, Ed. de la MSH, Paris. -FABRE Daniel (dir.), Emotions patrimoniales, Paris, ed. de la MSH, 2013
- Enseignant: Barthelemy De Saizieu Tiphaine