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Les informations clés
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1.1 Mo Document PDF Déposé le 2 oct. 24, 15:56
La MILDECA publie les résultats de l’enquête scientifique « Violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur en France : un focus sur l’alcool et le cannabis », conduite en partenariat avec le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR). Menée par le Professeur des Universités Laurent Bègue Shankland auprès de 67 000 étudiant(e)s et élèves de grandes écoles entre 2023 et 2024, cette recherche d’une ampleur inédite indique que l’alcool est présent dans plus de la moitié des violences sexuelles rapportées depuis l‘arrivée dans l‘enseignement supérieur.
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5.8 Mo Document PDF Déposé le 2 oct. 24, 16:01
Cette enquête s’appuie d’abord sur un constat : les événements d'intégration dans
l'enseignement supérieur français, organisés dans les établissements de 98% des
3990 étudiant·es ayant répondu à notre enquête, jouent un rôle essentiel dans la
socialisation des étudiant·es. Ces événements, majoritairement organisés par des
associations étudiantes telles que les Bureaux des Étudiant·es (BDE), suscitent une
grande participation : 71,7% des personnes interrogées ont ainsi participé à ces
événements. Parmi elles·eux, 89,4% ont assisté à des soirées festives et 67,5% à des
week-ends ou semaines d'intégration. 91,2% des répondant·es perçoivent ces
événements comme une opportunité de tisser des liens et de renforcer la solidarité au
sein des promotions. C’est donc une part non négligeable de l’expérience étudiante en
France, qui mérite notre attention. Malheureusement, ils présentent également des
aspects préoccupants : ils sont notamment considérés comme un terrain propice aux
violences sexistes et sexuelles (VSS) par plus d’1 répondant·e sur 2.
La moitié des étudiant·es identifie la consommation excessive d'alcool comme l'un
des principaux facteurs aggravants des violences, tandis que 17,7% soulignent
l'importance des dynamiques de pouvoir et de hiérarchie entre les promotions -
souvent liées à des pratiques de bizutage - comme facteur de ce risque. Ces
dynamiques exacerbent la vulnérabilité des nouvelles·aux étudiant·es, alors que le cadre
festif des événements, perçu comme “hors du temps”
, favorise un climat d'impunité des
auteur·es de violences.
L’intégration serait donc loin de ses idéaux d’inclusion et de partage. En effet, 1
répondant·e sur 3 s'est volontairement abstenu·e de participer à ces événements
d’intégration, souvent en raison d'un manque d'intérêt ou de la perception de ces
événements comme n’étant pas suffisamment inclusifs, particulièrement pour les
personnes en situation de handicap ou issues de minorités1
. En revanche, l'alcool est,
lui, omniprésent : il est proposé de façon systématique dans 41,8% des cas, et près de 4
participant·es sur 10 admettent en surconsommer à cette occasion, surtout dans les
grandes écoles. Cette consommation excessive favorise tous les types de violence et
empêche dès lors une intégration saine des nouvelles·aux arrivant·es.
Le bizutage demeure une pratique courante, touchant 11% des répondant·es, et
particulièrement durement les étudiant·es de milieux sociaux défavorisés ou en
situation de handicap. Les actes de bizutage incluent dans 2 cas sur 3 des pratiques
humiliantes, mais aussi parfois des comportements violents, dégradants et des actes
1 Dans cette enquête, nous avons mis l’accent sur plusieurs critères de discriminations ou inégalités :
âge, origine ou couleur de peau, sexe, orientation sexuelle, identité de genre, religion, état de santé
ou handicap, poids ou apparence physique, langue ou accent, quartier et région d’origine, métier et
origines sociales, opinions politiques… Les analyses croisées utilisées sont détaillées dans le rapport.
1sexuels non consentis. Ces actes de bizutage ont des conséquences graves : 8,5% des
répondant·es déclarent avoir déjà ressenti de la peur à l'idée de se rendre dans leur
établissement ou dans un environnement étudiant en raison du bizutage. Pourtant, on
observe un manque de connaissance et une forte tolérance aux pratiques de
bizutage : 1 étudiant⋅e sur 4 ne considère pas les blagues dégradantes comme du
bizutage, et 1 étudiant⋅e sur 5 ne considère pas le fait de forcer une personne à
participer à des activités comme du bizutage.
Les violences sexistes et sexuelles sont également répandues : alors que 37,1% des
répondant·es ont été témoins ou victimes d'au moins une forme de violence lors de
ces événements, ce pourcentage grimpe à 61,8% pour les femmes et les personnes
non-binaires. Ces violences sont souvent récurrentes : 13,7% des personnes concernées
déclarent que ces incidents sont habituels. 23,5% des répondant·es ont été victimes
ou témoins d’exhibition sexuelle, 1 étudiant·e sur 10 a été victime d’outrage sexiste
et 1 étudiant·e sur 20 a été victime d’agression sexuelle. La plupart de ces incidents se
produisent lors de soirées festives ou de week-ends d'intégration : 1 victime d’agression
sexuelle sur 6 a été agressée la première semaine de sa première année d’étude.
Malgré la gravité de ces actes, seul un tiers des victimes a reçu une aide extérieure au
moment des faits, et à peine 5% des témoins ou victimes ont signalé les faits à leur
établissement.
Et pour cause, les réponses des établissements sont jugées largement insuffisantes :
seul·e 1 répondant·e sur 3 estime que son établissement prend des mesures
suffisantes en cas de VSS, et 54,7% des répondant·es pensent que “les auteur·es de
violences ne sont jamais puni·es”
. Bien que des dispositifs de lutte contre les VSS
existent dans certains établissements, une grande proportion des étudiant·es n'en est
pas informée ou doute de leur efficacité. Par exemple, près de 20% jugent les cellules
d'écoute inefficaces, et 28,7% expriment des doutes quant à l'efficacité des Chargé·es de
mission Égalité et Diversité. Cela peut s’expliquer en partie par le manque de ressources
humaines etfinancières dont disposent les missions Égalité au vu des missions qui leur
incombent, ainsi que par un manque de connaissance des étudiant·es sur leur rôle
exact.
Face à ces défis, la majorité des répondant·es préconise un changement des
processus d'intégration, mettant l'accent sur la prévention, la formation des
organisateur·rices, et une plus grande implication des établissements pour créer un
environnement inclusif et sécurisé. La solution n’est pas de supprimer l’intégration ou de
fermer les yeux sur les violences qui existent, mais bien de voir cette période comme
une opportunité : celle de créer du lien, de s’assurer que chacun·e trouve sa place et soit
en sécurité, et d’innover pour réinventer ce qui rassemble les étudiant·es.
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"Elle forme les jardiniers de la ville de Paris depuis plus d’un siècle. Plusieurs élèves de l’école du Breuil disent avoir subi le comportement déplacé d’un enseignant. Des remarques et des gestes qui remontent à plusieurs années, selon l’enquête de la cellule investigation de Radio France."
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