Chassez les fautes: Trouvez le nombre de fautes commises dans ces dictes et corrigez-les. 1. L'homme heureux Un roi s'ennuyait sur le trone Son mdecin luiconseilla de porter pendant quelques jours lachemise d'un homme heureux. Le grand vizirfut charg d'aller cherch, dans toute l'tendude l'empire, le vtement qui devrait assurer lebonheur du souverain. Le ministre parcourutsuccessivement toutes les classes de la socit.Il ne trouva nulle part ce qu'il cherchait. Enfin,il rencontra un jeune berger qui chantait et quidansait perdre halne. Il ordonna qu'on lesaisit et qu'on lui enleva le prcieux talisman.Mais il fut bien du : cet home heureux n'avaitpoint de chemise. 2. Les cartes postales illustres. Il m'en coute de dtruire les images pitoresques ou curieuses qu'elles reprsentent. Elles me montrent des paysages ou des villes,des sites ou des monuments, mille aspectsfamiliers ou inconnus. J'aime les belles glisesou les beaux chteaux qu'elles me font voir ou revoir. Elles me rapplent des voyagesaccomplis ou me donnent l'envie d'aller visiterles pays d'o elles sont venu. Et voil qu'aulieue de les dchirer, je souhaiterai pluttde les placer dans un album ou de les lieren paquets. Henri de Rgnier 3. La loi du travail Rien ne vaut la rue pour faire comprendre un enfant la machine sociale. Il faut qu'il aitvu, au matin, les laitires, les porteurs d'eauxles charboniers : il faut qu'il ait examin lesboutiques de l'picier, du charcutier et dumarchand de vin, il faut qu'il ait vue pass lesrgiments, musique en tte, il faut enfin qu'ilait hum l'air de la rue, pour sentir que la loi dutravail est divine et qu'il faut que chacun fassesa tache en ce monde. J'ai conserv de cescourses du matin et du soir, de la maison aucollge et du collge la maison, une curiositeaffectueuse pour les mtiers et les gens dumtier. Anatole France 4. Les coles. Le peuple qui a les meilleurs coles est le premier peuple ; s'il ne l'est pas aujourd'hui, ille sera demain. La richesse intellectuelle est,aprs la vertue, le premier des biens : c'est larichesse la plus productive Si un pre de famille faisait batir des palets et des colonades etdisait : Je ne puis pas donner des maitres monfils, parce que l'argent me manque, commentjugerions nous cette conduite et cette moral?Un peuple, comme une famille, a ces enfants ;il a envert eux les mmes devoirs. 5. La loue. Le petit Joseph n'ira plus l'cole et il a profitde la grande loue de Lormes pour se louer. Il gardera les moutons du fermier Corneille,Il est nourri et blanchit. On lui donne cent francspar an et les sabots... Je ne suis lou du.premier coups, dit-il avec fierte. Il portait unflocon de laine sa casquette, ce qui signifiait: Je me loue comme berger Ceux qui veulentse louer comme moissoneurs ont un pis de blʈ la bouche. Les chartiers mettent un fouet leurcou. Les autres domestiques se recommendentpar une feuille de chaine, ou une plume de volailleou une fleur. Jules Renard 6. Les bohmiens Ils taient peu prs dent bazans commedes Maures, avec des yeux cuivreux et descheveux crpus. La plupart avait chaqueoreille trois larges anneaux d'argent. En despaniers de joncs, les chevaux bats portaientdes enfants nus comme des grenouilles Leschariots tralnaient des femmes aux cheveuxgras, drus et noirs, qui riaient montrant leursdents d'une merveilleuse blancheur. A VOIXroques, les vieilles chantaient des rondes oucriaient des injures D'autres, plus laides quedes chouettes, erraient sur leurs corps deloques barrioles : les plus jeunes, sans cesserde rire, mendiaient frontment... Henri Braud 7. La voix des livres Les lvres se sont ferm : les yeux se sontʎteints. Elle est pourtant toujours prsente,la pense humaine, l'intrieur de ces feuilletsimmobiles. Elle est l, sous ses minusculescaracteres d'imprimerie qui la recouvrent,immortelle tincle qu'un souffle lgerʎveillera de son sommeil. Ecoutez bien, touten tournant ces pages tches de noir. Nentendez-vous pas un bruisement confus devoix venues de je ne sais ou, du fond des abmesdes sicles passs ? Ce sont les gnrationsdisparues qui reparaissent. Ce sont les mortsqui parlent sans que dsormais aucune forcepuisse faire taire leur parole... Lon Deris 8. Le tilleul Le chne est la force de la fort, le boulot enest la grce : le sapin, la musique berceuse ;le tilleul, lui, en est la posie intime. Larbre toutentier a je ne sais quoi de tendre et d'atirrant,sa souple corce, grise et embeaume,seigne la moindre blessure en hiver sespouces sveltes s'empourprent comme levisage d'une jeune fille qui le froid fait monterle sang aux joues; en t, ces feuilles en formede cur, ont un sussurement doux comme unecarresse. Audr Theuriet Un vagabond Il semblait las, harass, fourbus. La bretelle deson avresac lui sillait les paules, et, par les trousde ses grosses chaussures clous, ses orteillespassaient, saignant. Vainement il avait trappeʈ la porte des chaumires ou s'allumaientles grands feux du soir. Vainement il avaitbaiss la voix pour demander humblement un morceau de pain et une place l'table chaude: les paysans avaient secou la tte en guise derefus... Les maisons, derrire lui coiff de leurstoits d'ardoise semblaient le regarder de leurslucarnes comme avec des yeux indiffrents. Emile Mosally