Dans l’histoire de la sociologie, la sociologie des organisations tient une place originale. On y rencontre des « pères fondateurs » de la sociologie (Max Weber) avec des ingénieurs dont certains ont imprimé une marque durable sur les manières de pensée et d’organiser le travail dans les entreprises (Frederick Winslow Taylor) ou sur les façons de penser l’État et ses activités (Henri Fayol). Le premier objectif de ce cours est donc de vous ouvrir à cette autre sociologie, celle qui se fait en dehors des milieux académiques.

Faire un cours de sociologie des organisations dans un cursus de science politique ne peut avoir le même objectif que dans un cursus de gestion ou de sociologie. Comme chercheur, nous avons à enquêter sur de multiples organisations qui agissent en politique. Les unes sont des acteurs de la démocratie comme les partis politiques ou des acteurs de l’État comme l’armée. D’autres sont les acteurs de la négociation et des accords de branche (les syndicats) ou les représentants de la « société civile » (les associations). Les derniers sont englobés dans la catégorie de « groupes d’intérêt » quand on les réduit à leur propension à vouloir influer sur le pouvoir. Ce cours a donc pour deuxième objectif de vous apprendre à analyser ces catégories d’organisations, ces formes de groupements, en mobilisant les apports de la sociologie des organisations.

Trois parties structurent cette enseignement. La première revient sur l’histoire de cette discipline et tente de faire un bilan de ce qui en ressort comme outils dans la science politique contemporaine. La deuxième aborde ce que l’on nomme l’approche écologique des organisations et présente les théories qui ont été élaborées pour comprendre comment elles se maintiennent dans le temps et attirent de nouveaux membres. La troisième et dernière se propose d’aborder l’économie de ces organisations pour revenir sur leur capacité à produire des biens (politiques ou non) et à évoluer.