C’est à partir des années 1990 que quelques archéologues français ont commencé à considérer les vestiges de la Grande Guerre comme des artefacts présentant un intérêt pour l’histoire et l’archéologie. Après trente années de recherches, il est possible aujourd’hui de dresser un bilan pluriel sur les apports de l’archéologie pour la compréhension de ce conflit majeur de notre histoire. Quatre grands axes seront développés.
- La gestion de la mort de masse avec l’étude de restes humains témoins des 700000 corps qui n’ont jamais été retrouvés à l’issue des combats.
-La vie quotidienne dans les tranchées et à l’arrière du front. L’approche factuelle des dépotoirs et de toutes les structures « secondaires » qui ont peu attiré l’attention des contemporains du conflit, permet d’observer le conflit avec une focale différente.
-Les archives souterraines des combattants. Les murs et les parois des carrières, des souterrains et des caves du Nord de la France, ont servi de véritable support d’expression pour les soldats de toutes les nationalités. De l’œuvre d’art au message testamentaire.
-L’héritage toxique de la Grande Guerre. On estime que près de 150 à 200 millions d’obus non explosés sont encore enfouis juste sous la semelle de la terre arable. Les démineurs neutralisent chaque années entre 300 et 500 tonnes de munitions. A ce rythme, il faudra attendre encore 8 siècles pour dépolluer le Nord et l’Est de la France.