« Représenter le divin dans les arts visuels au Moyen Age.

 Théâtre et iconographie, XIIe-XVe siècles »

 

Du XIIe au XVe siècle, l’Europe produit des œuvres de pierre, de couleur, mais aussi de corps et de mots, qui témoignent de la vivacité de la spiritualité religieuse et de la variété formelle mise en œuvre pour transmettre le message chrétien.

Comment saisir les singularités de ces formulations par les arts visuels, théâtre et iconographie ? Telle sera la question centrale posée par le séminaire.

A partir d’une mise au point historiographique, depuis les travaux fondateurs de Gustave Cohen (1879-1958) et d’Emile Mâle (1862-1954) jusqu’aux propositions actuelles de l’iconographie et de l’histoire du théâtre au Moyen Age, on interrogera à nouveaux frais les relations entre ces deux corpus et leurs résultats.

On se concentrera sur la représentation du divin. Au plan théorique, en quoi cette représentation révèle-t-elle une tension fondamentale de la mimesis occidentale, entre querelles iconoclastes autour de l’imago Dei et figurations de l’indicible ou de la subjectivité ? Au plan esthétique, quelles sont les réponses apportées par les arts visuels et leurs dispositifs, matériels et techniques ?

On analysera les Trinités, Crucifixions, Ascensions, et Jugements Derniers mis en scène par le théâtre médiéval français (drames liturgiques de Noël ou de Pâques, mystères de la Passion de la tradition parisienne, angevine, bourguignonne), en interrogeant leurs liens avec les versions qu’en propose à la même époque la production iconographique.

L’iconographie retenue sera regroupée autour de quelques pôles : la sculpture française des XIIe-XIIIe siècles (Notre-Dame de Paris, Autun, Notre-Dame d’Amiens) ; la peinture et l’enluminure du XVe siècle français (manuscrits des écoles parisiennes et bourguignonnes), et le Quattrocento italien.

 

Le travail portera sur des textes et des reproductions mis à disposition en cours.

 

Bibliographie indicative — elle sera complétée durant les séances :

 

Théâtre :

Bordier Jean-Pierre, Le jeu de la Passion et le message chrétien, Paris, Champion, 1998.

Dominguez Véronique, La scène et la Croix. Le jeu de l’acteur dans les Passions dramatiques françaises (XIVe-XVIe siècles), Brepols, Turnhout, 2007.

Genèse des études théâtrales en France, XIXe-XXe siècles, C. Brun, JY Guérin, MM Mervant-Roux dir. Rennes, PUR, 2019.

Mazouer Charles, Théâtre et Christianisme. Etudes sur l’ancien théâtre français, Paris, Champion, 2015.

Runnalls Graham, Etudes sur les mystères, Paris, Champion, 1999.

 

Iconographie :

Baxandall, Michael, L’œil du Quattrocento. L’usage de la peinture dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Gallimard, 1985.

Didi-Huberman Georges, Fra Angelico. Dissemblance et figuration, Paris, Flammarion, (1990), 1995.

Émile Mâle (1862-1954) : la construction de l’œuvre, Paris/Rome, De Boccard/Ecole française de Rome, 2005.

Les images dans l’occident médiéval. Mélanges offerts à Jean-Claude Schmitt, dir. Jérôme Baschet et Pierre Olivier Dittmar, Brepols, 2015.  

Mâle Émile, L’Art religieux de la fin du Moyen Age en France, Paris, Colin, (1908), 1995.

Mâle Émile, L’Art religieux du XIIIe siècle en France, Paris, Colin, (1898), 1948 (7e édition), nombreuses rééditions.

Panofsky Erwin, Essais d’iconologie. Les thèmes humanistes dans l’art de la Renaissance (1939), traduit de l’anglais par Claude Herbette et Bernard Teyssèdre, Paris, Gallimard, 1967.

Schmitt Jean-Claude, La raison des images dans l’Occident médiéval, Paris, Gallimard, 1987.

Wirth Jean, L’Image médiévale. Naissance et développements (VIe-XVe siècles), Paris, Klincksieck, 1989.


Cours « Sémiotique, sémiologie » de master

La sémiotique, parfois appelée la sémiologie, est une discipline qui porte sur l’étude du signe et du sens, quels que soient le domaine et les modalités de leurs manifestations. Il s’agit à la fois d’une théorie et d’une méthode d’analyse. Dans ce cours, qui prolonge celui de l’année précédente, après avoir présenté un aperçu général de la discipline, nous nous concentrons sur les théories de la narrativité, des instances énonçantes, de la tensivité, et des passions. Nous montrerons en même temps l’efficacité de ces théories dans l’analyse des discours concrets relevant du monde politique, médiatique, publicitaire, littéraire, artistique, etc.     

Bibliographie indicative :

 

- Coquet, Jean-Claude, 2007, Phusis et Logos. Une phénoménologie du langage, Saint-Denis, PUV.

- Fontanille, Jacques, 2016 [1998], Sémiotique du discours, Limoges, PULIM.

- Greimas, Algirdas Julien, 1983, Du sens II, Paris, Le Seuil.

- Greimas, Algirdas Julien ; Fontanille, Jacques, 1991, Sémiotique des passions. Des états de choses aux états d’âme, Paris, Le Seuil.

- Groupe µ, 2015, Principia Semiotica. Aux sources du sens, Bruxelles, Les impressions nouvelles.

- Zilberberg, Claude, 2012, La Structure tensive, Liège, PUL.


Ce séminaire proposera une lecture de la poésie grecque archaïque à partir de la notion de performance. Il s’agira de considérer l’Iliade et l’Odyssée non seulement dans leur dimension littéraire, textuelle mais aussi comme « poésie en acte ». Les performances poétiques mises en scène dans l’Odyssée tout comme les quelques sources antiques (littéraires et épigraphiques) faisant état des occasions dans lesquelles les épopées homériques étaient chantées seront analysées . Outre les conditions spatiales et temporelles de la performance, on s’interrogera sur la posture du chanteur, la mise en voix et en corps du poème, et le rôle de l’auditoire.

À partir de ces considérations sur l’épopée homérique, on étendra la réflexion à la poésie grecque archaïque en général (notamment les hymnes et la poésie hésiodique) afin de déterminer la particularité de la performance épique. Enfin, au-delà du corpus grec, la réflexion s’élargira à l’épopée comme genre, marqué, le plus souvent, par des pratiques d’oralité qui lui sont propres, par une dimension rituelle et par une participation de l’auditoire.

A partir des sujets retenus par chacun.e, le cours donnera des conseils pour l'établissement de la bibliographie, de la problématique et du plan.


22 heures de séminaire sur 11 semaines à partir du 20 septembre.
Contrôle continu : un exposé de 20 min et 1’écrit réalisé à la maison.
Veuillez consulter le livret en ligne pour le descriptif du séminaire : 
https://www.u-picardie.fr/ufr/lettres/nos-formations/