Le travail de ce séminaire reprendra et continuera le travail d’exploration et de
problématisation systématique du champ des Lumières engagé l’année précédente au fil
d’une série, non close a priori, de questions : qu’est-ce que les Lumières ? Appellent-elles
une définition positive ou négative et minimale ? Sont-elles homogènes ? Et les Anti-
Lumières : sont-elles simplement un dehors, ancre réactionnaire de résistance, ou,
paradoxalement, aussi un élément de la dynamique critique et autocritique des Lumières ?
Celles-ci recèlent-elles des « ombres » et avec quelle charge critique ? Quelles continuités et
ruptures enfin avec le siècle précédent ? Les Querelles (de l’âme des bêtes, des Anciens et des
Modernes, du coloris, du quiétisme) à la charnière des deux siècles, la littérature érotique et
matérialiste, la longue carrière d’un Fontenelle, tisseront quelques fils. On le voit, ce
questionnement dessine un visage des Lumières qui est loin d’être lisse et transparent, ce qui
interroge aussi notre contemporanéité, son héritière à plus d’un titre.

L’héroïsme au féminin dans la littérature ancienne et humaniste

 

Ce séminaire de recherche se propose d’étudier la question féminine à travers l’étude de grandes figures (Hélène, Didon, les Amazones, Sophonisbe, Vénus…) de la littérature ancienne et humaniste et dans les débats (littéraires, culturels et sociaux) qui ont existé à diverses époques, avec une intensité et des enjeux variables, selon des modalités et des modes d’expression propres à leurs contextes. À partir des grands modèles de l’Antiquité grecque et latine, les humanistes de la Renaissance s’emparent de la question du rôle et du statut de la femme, en particulier dans le genre biographique des Vies, depuis le De mulieribus claris de Boccace dans la seconde moitié du XIVe siècle, dans les collections de portraits, dans les traités auliques ou encore dans des ouvrages précisément dédiés aux femmes, traités de rhétorique encomiastique ou de réflexion philosophique.