L’organisation politique des sociétés contemporaines présente trois
caractéristiques principales : elle repose sur une différenciation du
politique des autres activités sociales, elle est de type étatique et
elle est compétitive. Cette organisation, toute comme sa traduction
concrète contemporaine, la démocratie représentative parlementaire,
apparaît aujourd’hui comme « naturelle » et semble former un horizon
indépassable. Pourtant, cette organisation politique et la mise en place
des institutions représentatives n’ont pas été de soi d’un point de vue
historique : depuis l’Antiquité, elles résultent d’un processus
multiséculaire de construction et ont nécessité de longs et nombreux
combats. L’objet de ce CM/TD (assiduité obligatoire), construit dans une
perspective de sociologie historique, est notamment de faire comprendre
la place de l’acte électoral dans les démocraties pluralistes, au-delà
de la fonction explicite de désigner les représentants. D’où provient le
type de relation qu’entretient le citoyen au vote, quelles sont les
significations possibles de l’acte électoral au regard du processus de
naissance de la citoyenneté et de consécration du suffrage universel ?
Comment ont été inventées et comment se sont progressivement
transformées les règles du jeu électoral ? La citoyenneté apparaît ainsi
comme le fruit d’un long travail d’apprentissage dont l’enjeu sera
d’inventer le citoyen électeur, et d’affirmer son rôle dans le mouvement
vers la démocratie. Le cours reviendra ensuite sur les ressorts
sociologiques de la participation politique (compétence politique, «
cens caché », socialisation politique, « volatilité électorale »), mais
aussi de la non participation (non inscription, abstention intermittente
ou systématique, votes blancs et nuls), de plus en plus fréquente et
nombreuse, en vue de mieux comprendre les rapports « ordinaires » au
politique en démocratie représentative.
- Enseignant: Charpentier Isabelle