Ce cours se propose d’étudier l’histoire des savoirs scientifiques et techniques entre la fin du XVe siècle et le XVIIIe siècle, en les replaçant dans leur contexte politique, économique, culturel et religieux. Il mettra en évidence les liens nouveaux qui se tissent entre sciences et sociétés, et qui constituent une clé de lecture essentielle de l’histoire de cette période charnière pour l’Europe. L’Humanisme, qui s’accompagne de la redécouverte de la science antique, conduit en effet à une transformation remarquable des pratiques savantes, permettant l’émergence de nouvelles connaissances, que la découverte des Nouveaux Mondes contribuent également à enrichir. Aux siècles suivants, les différents domaines du savoir (cartographie, médecine, sciences de la nature, etc.) connaissent des permanences mais aussi d’importantes mutations. Le XVIIe siècle – considéré comme celui de la « Révolution scientifique » – et le XVIIIe siècle ou Siècle des Lumières, se distinguent ainsi par une approche plus rationnelle du monde et des sciences davantage fondées sur l’expérience. Dans une Europe des savants où la recherche scientifique s’émancipe peu à peu de la religion et s’institutionnalise, la savoir devient un enjeu de pouvoir et un moyen de conduire les hommes vers le progrès.


Dans quelle mesure la population était-elle mobile à l’époque moderne? Quelles catégories sociales étaient-elles amenées à se déplacer régulièrement, ou à s’exiler de manière permanente ? L’objet de ce cours est d’appréhender les moyens et les horizons de déplacement des populations européennes à l’heure de la «première mondialisation», depuis les déplacements les plus quotidiens jusqu’aux voyages lointains d’exploration

Premières références :

Daniel Roche,Les circulations dans l’Europe moderne,Paris, Hachette Pluriel, 2011.

James Collins, «Hit the Road, Jacques», podcast sur la controverse sédentarité-mobilité https://www.college-de-france.fr/site/pierre-rosanvallon/guestlecturer-2013-03-19-11h00.htm

Eglise et culture en Occident (VIe-XIVe siècles)

 

Le christianisme est devenu la religion officielle des populations de l’empire romain d’Occident à partir du IVe siècle, puis des royaumes qui se sont développés sur ses décombres et dans ses anciennes marges au cours du haut Moyen Âge.

La plus grande partie de l’héritage culturel gréco-romain a été conservée au cours des siècles « médiévaux » (sans attendre la « Renaissance » !). Mais la Bible et les textes de la révélation chrétienne sont devenus la référence majeure, qu’il convenait d’expliquer et d’interpréter pour construire sa vie, vivre en société et comprendre l’univers.

Le clergé a été intégré parmi les cadres dirigeants de la société occidentale et il a détenu pendant plusieurs siècles le quasi monopole de la culture savante, écrite en latin. Il a contrôlé les structures scolaires, dans les monastères, les cathédrales, mais aussi les écoles libérales dans les villes, avant de développer l’université au tournant des XIIe et XIIIe siècle, une institution originale de la Chrétienté médiévale.

La redécouverte de textes antiques en contradiction au moins apparente avec la Révélation chrétienne, le développement de méthodes de pensée critique, l’écriture en langues vernaculaires (dérivées du latin ou des langues germaniques, slaves et celtiques) ont provoqué des discussions, voire des crises intellectuelles au sujet du rapport entre la raison et la foi. Cela a impliqué périodiquement des mouvements de répression pour faire respecter une orthodoxie, mais aussi des adaptations du savoir chrétien à divers courants culturels et des efforts de synthèse nouvelle aux sources de notre pensée occidentale contemporaine.

 

Ouvrages de référence :

 

_ Vauchez (André) dir., Histoire du christianisme, t. 4-6, Paris, 1990-1993.

 

_ Armogathe (Jean-Robert), Perrin (Michel), Montaubin (Pascal) dir., Histoire générale du

christianisme, vol. I, Paris, 2010.

 

_ Helvetius (Anne-Marie), Matz (Jean-Michel), Église et société au Moyen Âge, Ve-XVe siècle,

Paris, 2008.

 

_ Riché (Pierre), Éducation et culture dans l’Occident barbare, Paris, 1995 (4e édition).

 

_ Martin (Hervé), Merdrignac (Bernard), Culture et société dans l’Occident médiéval, Paris, 1999.

 

_ Moulinier-Brogi (Laurence), Laurioux (Bruno), Éducation et culture dans l’Occident médiéval, du début du XIIe siècle au milieu du XVe siècle, Paris, 1998.

 

_ Boucaud (Pierre), Giraud (Cédric), Gorochov (Nathalie), Histoire culturelle de l’Occident au Moyen Âge, Paris, 2019.


 

Ce cours traitera de l’espace européen dans une perspective comparatiste en présentant à la fois les spécificités politiques, religieuses, économiques et culturelles de plusieurs États occidentaux ainsi qu’en retraçant l’évolution des relations internationales entre le début de la guerre de Trente Ans et la fin de la guerre de Succession d’Espagne. Une telle approche permettra d’appréhender toute la complexité d’une période marquée par la modernisation des États, les rivalités confessionnelles, politiques et économiques mais aussi d’étudier la sociabilité européenne en un temps où les circulations, les échanges et les influences abondent.